lundi 11 avril 2016

11 Avril. Que dire du jour qui passe ?

Que dire du jour qui passe ? Les images ? Les rencontres ? Les sons? Les odeurs ? Le silence ?
Que dire de cette marche et de ce qu'elle dessine, de ce qu'elle dévoile ?
Cela fait 3 semaines maintenant que j'ai quitté le 21 mars St Jacques de Guiclan. Paul , André, et la petite communauté qui célébrait ce matin là. Je pense bien souvent à vous, à toi Paul, quasi prêt à m'accompagner. Je dois avouer. ...est -ce le terme idoine ? ...confirmer que chaque matin il y a dans mes pas cette prière douce et émerveillée du jour levant. Elle me murmure en boucle l'hymne de la miséricorde que nous venons d'apprendre il y a quelques semaines. Dans cet hymne, tant de visages, les vôtres. Ceux de mes tous proches bien sûr. Ceux et celles qui conversez avec moi par le blog. Les rencontres de chaque jour que j'accueille comme dons d'humanité, de fraternité, qu'elles se désignent ou pas dans leur dimension spirituelle. Je ne situe pas de hiérarchie sur ce sujet, vous le savez.
Apprendre à regarder, à écouter, à sentir . Dieu quel luxe lorsque le temps du pas devient celui des nouveaux apprentissages. . . Le chant de l'oiseau, le mouvement du vent dans le paysage, les fragrances du colza, le goût de la pluie, l'envol des canards  colvert,   que sais - je encore ? Les jours ajouteront les découvertes .
Le tout dans un pas qui peu à peu s'échauffe, se confirme, et se fait d'heure en heure serein. C'est là le matin. Il me faut dire que je me connais la chance de pieds tranquilles. Mes tensions sont plus articulaires , assurément. Le poète promeneur n'est pas exempté des contingences physiques et somatiques. Il me vient souvent comme évidence les dichotomies  que j'assume entre  ce que je vous écris, littéraire parfois, et ce que je vis dans le pas à pas. C'est moins aérien, vous pouvez me croire. La tension d'un tendon, la petite douleur d'un genou, l'inconfort d'une chaussette. Au fil de la journée c'est d'ailleurs le corps qui saisit l'espace de la pensée. Mais, me disait le serveur ce matin c'est encore l'esprit qui ordonne le pas. Il le faut je pense pour ne pas s'user au décompte des kilomètres, des distances et des temps que les jours m'ont vite appris. Ceci dit, je puis confirmer que passés 35 km, la musique du pas est moins légère ! Ce sont aussi, ces fins de journée, celles du "vivement que j'arrive. ..qu'est ce qui m'a pris de tenter cette affaire " Parfois des moyens mnémotechniques pour tenir le coup "12km ? Allez, Le Folgoet -Plouneventer.  7km ? C'est déjà Ploudaniel."
Eh puis c'est vrai, la rencontre passagère, et les chaleureuses conversations qu'elle suscite, relève la marche affaiblie, comme épaulée de la reconnaissance mutuelle. Ce soir, le petit café chez vous à Nuret Le Ferron, Yves et....
Et puis, Luiza, le plaisir de tenter, sur l'harmonica que tu m'as offert , l'hymne de la miséricorde. Le tout sur une longue voie communale déserte. . et silencieuse. Assez pour que de loin un paysan entende et sorte de sa cour de ferme. Quand je suis passé à sa hauteur, il m'a juste fait "Bonne Chance ! "

Allez , à cette heure avancée.....massage, le mollet droit un peu raide ! Et bonne nuit, j'espère !
Paul

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire